La fistule obstétricale est une maladie dont les conséquences sont terribles. Ces conséquences sont notamment d’ordre physiologique, psychologique, et socio-économique. Malgré tous ses maux, cette maladie est à la fois évitable, guérissable et curable. Avant d’atteindre le stade du traitement, les gens sont appelés à se concentrer plus particulièrement sur sa prévention. Ainsi, le journal Shikiriza a collecté dix mesures à prendre pour prévenir cette maladie qui viole le plus souvent la dignité et les droits des femmes.
Selon les Nations Unies, la fistule obstétricale est une perforation entre le vagin et la vessie et/ou le rectum, due à un travail prolongé ou obstrué sans accès à un traitement médical rapide et de qualité. Selon toujours cette organisation des nations, cette maladie provoque chez les femmes et les jeunes filles des fuites d’urine, de matières fécales ou des deux, et entraîne souvent des problèmes médicaux chroniques, la dépression, l’isolement social et l’aggravation de la pauvreté. 90 % des grossesses impliquant une fistule se terminent par une mortinatalité.
Les principaux facteurs qui favorisent cette maladie sont notamment l’inaccessibilité géographique aux services de santé, l’âge maternel inférieur à 24 ans, l’accouchement à domicile non assisté médicalement, le recours tardifs aux services et/ou aux soins, la pauvreté, la malnutrition, les pratiques néfastes telles que l’excision, le traumatisme causé par les viols ou autres violences sexuelles, la discrimination liée au sexe et certaines erreurs médicales comme la césarienne, forceps et hystérectomie.
Malgré que la plupart de la population ne connaisse pas la fistule obstétricale, cette dernière reste une réalité au Burundi. Cette méconnaissance conduit le plus souvent au pire. Les femmes affectées par cette maladie s’auto stigmatise et tarde à aller se faire soigner. Ce retard de traitement conduit aux complications qui vont jusqu’à la mort de la patiente. Néanmoins, le traitement précoce conduit à la guérison et au recouvrement de la dignité.
« Au Burundi, le taux de guérison de la fistule obstétricale est de 84.5% en 2019, 94.1% en 2020, 97.1% en 2021 et de 92.6% en 2022 », rapporte le FNUAP Burundi.
« Vaut mieux prévenir que guérir »
Bien que cette maladie soit guérissable et curable, les professionnels de la santé recommandent la prévention avant tout. Ainsi, pour prévenir la fistule obstétricale certaines mesures doivent être prises :
- Permettre aux femmes d’avoir accès en temps voulu à des soins obstétricaux et néonatals de qualité ;
- Repousser l’âge de la première grossesse ;
- Mettre fin aux pratiques traditionnelles préjudiciables ;
- Faciliter l’accès universel à la contraception moderne ;
- Disponibiliser le personnel qualifié pour encadrer les accouchements et la prestation de soins obstétricaux d’urgence ;
- Remédier aux facteurs sociétaux qui contribuent à l’apparition de la fistule ;
- Faciliter l’accès à l’information et aux services de santé sexuelle et de la reproduction adaptés aux adolescents et jeunes ;
- Former les agents de santé communautaire sur la prévention de la fistule obstétricale ;
- Impliquer les femmes opérées des fistules et de leurs conjoints à la sensibilisation contre cette maladie ;
- Faire ou encourager les femmes enceintes à faire tous les dépistages recommandés par le ministère ayant la santé publique dans ses attributions.
Selon le FNUAP, la fistule obstétricale peut disparaitre là où on dispose des systèmes de santé de qualité, des professionnels de santé qualifiés et des meilleures conditions de vie.